Chronique d’un jour
Nous vivons une période un peu bizarre, confinés pour certains, au boulot et sur les rotules pour d’autres. Tout cela pour de bonnes raisons, sauver un maximum de vies face à un virus qui nous attaque sans aucune distinction. Un organisme microscopique qui se fiche que l’on soit riche ou pauvre, qui se fiche de notre couleur de peau, de notre religion, de notre âge, de nos origines et de nos aspirations.
Il est fou de voir ce si petit machin capable de s’attaquer à notre toute puissante civilisation, capable de nous imposer un arrêt presque global. Cette civilisation capable de voyager sur la lune mais incapable de fournir à manger à tous ses congénères. Cette civilisation capable de construire des tours aussi hautes que des montagnes mais incapable de fournir un logement digne à tous ses semblables. Une civilisation capable de porter aux nues des héros du quotidien intéressés par le seul « bien faire leur job », mais capable aussi de glorifier les plus abominables despotes. Une civilisation capable d’exploiter les plus infimes richesses de la planète, mais incapable d’abroger les inégalités sociales.
Ce tout petit machin, invisible à l’œil nu, en plus de provoquer des dégâts physiques irréversibles, a la force de nous mettre face à nos contradictions, nos incohérences.
Puissions-nous en profiter pour y réfléchir.